Des premiers lavoirs aux laveries libre-service

Avec le réfrigérateur, le lave-linge est aujourd’hui l’appareil ménager le plus répandu dans les foyers du monde entier. L’histoire du lave-linge remonte aux prémisses des civilisations humaines, quand les hommes ont cherché le meilleur moyen de laver leur linge, d’abord au bord des cours d’eau puis dans des lavoirs et des cuves à lavage toujours plus sophistiquées.

Le lave-linge répond à un besoin élémentaire : laver ses vêtements et le linge de maison. Et c’est bien cette nécessité quotidienne, associée à la volonté de rendre moins pénible le lavage tout en améliorant les conditions d’hygiène, qui a engendrée la formidable série d’innovations que l’on connaît aujourd’hui.

Les premiers lavoirs

Machine Speed Queen

Lave-linge Barlow & Seelig, 1908

Laver le linge à la main est l’une des tâches ménagères les plus pénibles qui soient. Les lavandières lavaient jadis le linge au savon au bord d’un cours d’eau, à même une fontaine ou dans un lavoir. Elles frottaient le linge sur la pierre ou une planche en bois, en ajoutant du sable si nécessaire, afin d’enlever les tâches et la saleté incrustées. Puis elles tordaient le linge, avant de le battre avec un battoir en bois, afin de l’essorer au mieux.

Avant les lavoirs

Au fil du temps, les lavandières ont amélioré leur savoir-faire en utilisant des détergents naturels variés. Les Gaulois utilisaient déjà des cendres de bouleau pour mieux nettoyer les tissus, un procédé datant de 2800 ans avant JC. Les cendres des premières lessives seront remplacées tardivement par des cristaux de soude.

Les Romains, eux, construisaient des buanderies publiques (fullonicae en latin, soit foulonneries). L’herbe à foulons importée de Syrie coûtant trop cher, les Romains utilisaient l’urine humaine fermentée pour blanchir le linge, en raison de sa teneur en ammoniaque. L’urine était versée dans une cuve et le foulon (ou foulonnier) se chargeait du foulage des étoffes : il piétinait les draps et les vêtements pour les dégraisser.

L’empereur Vespasien est resté célèbre pour la taxe qu’il imposa sur la collecte d’urine. Son fils Titus lui reprochant cet impôt, l’empereur Vespasien lui mit sous le nez la première obole qu’il perçut de cet taxe, et lui demanda s’il sentait mauvais. Titus répondit que non et de cette conversation naquit un proverbe Pecunia non olet : « l’argent n’a pas d’odeur ». Des siècles plus tard, les premières toilettes publiques furent qualifiées de vespasiennes.

Et jusqu’en 1909, à Elbeuf (76), on collectait l’urine humaine pour les filatures de draps militaires.

Parmi les professions ouvrières qui naquirent au XIXe siècle, on trouvait aussi les laveuses, les buandières, les repasseuses ou encore les blanchisseuses. Ces femmes étaient employées par des lavandières ou travaillaient à leur compte.

le rôle des lavoirs

Lavoir public

Le rôle des lavoirs

Avant l’arrivée des lavoirs et des espaces dédiés au lavage, les villageois puisaient dans des eaux souillées, sources d’infection. La multiplication des lavoirs joua un rôle majeur en termes de salubrité publique et d’hygiène, à une époque où le choléra, la variole et la fièvre typhoïde ravageaient les populations.

Des subventions d’Etat finançaient en partie la construction des lavoirs publics et les gouvernements communiquaient dès lors sur les principes élémentaires d’hygiène.

Le lavoir était un espace aménagé et couvert qui facilitait la tâche des lavandières. Ce genre d’établissement était même un signe extérieur de richesse et l’on pouvait appréhender la prospérité d’un village au nombre de ses lavoirs publics.

Le lavoir jouait aussi un rôle social important : les femmes de tout un village s’y retrouvaient au moins une fois par semaine (à l’exception des notables), et échangeaient sur l’actualité de leur région. Le lavoir devenait « parloir » et il n’était pas rare non plus d’entendre les lavandières chanter, une façon d’édulcorer leur quotidien et de faire passer le temps.

Le lavoir a disparu progressivement avec la généralisation de l’adduction d’eau dans les foyers. Quant au savoir-faire des lavandières, il a inspiré les premiers prototypes de lave-linge.

1880 : apparition des premières machines à laver manuelles

Nous devons l’invention de la machine à laver à Jacob Christian Schäffer (1767). 30 ans plus tard, l’américain Nathaniel Briggs déposait le premier brevet pour un modèle de machine à laver. Il fallait alors verser de l’eau chaude dans la cuve, actionner une manivelle pour laver le linge et l’essorer entre deux rouleaux. On vidangeait ensuite la cuve avec un robinet.

210 ans plus tard, on inventait la machine à moteur électrique…

Les machines à laver modernes

En 1905, les premières machines à tambour apparaissent. Il fallait toujours les actionner à la main, mais les cuves en fer et en cuivre permettaient d’ajouter un foyer au charbon.

Histoire de Speed Queen

Speed Queen, une marque centenaire…

Vers 1920, naissent les premières machines électriques : seul le brassage devient électrique, les autres commandes étant manuelles.

Vers une automatisation des machines

Ce n’est qu’en 1930 que les machines deviennent automatiques. Pressostats, thermostats et minuteurs sont intégrés aux nouveaux modèles. A partir des années 80, les progrès en matière d’électronique rendent les machines à laver réactives et écologiques :

  • Modification de paramètres grâce à des capteurs : niveau d’eau, cadence, essorage…
  • Mesure du poids
  • Types de cycles : couleur, blanc, laine, synthétique…
  • Économie d’eau et d’électricité

En 1990, l’inventeur anglais James Dyson lance un lave-linge avec deux cylindres qui tournent dans des directions opposées, ce qui réduit le temps de lavage tout en améliorant les résultats.

Les machines contemporaines

De nos jours, les lave-linges sont connectés et peuvent intégrer le WiFi pour un lancement différé des programmes de lavage, par exemple durant les heures creuses, quand le tarif d’électricité est le plus bas. Certains modèles fonctionnent sans lessive, grâce au principe d’électrolyse, qui sépare les ions positifs et négatifs. Des machines seront très bientôt équipées d’écrans tactiles, à l’instar des modèles annoncés par le leader américain Speed Queen.

Chronologie et dates majeures

Jusqu’au XVIIIe siècle, le lavage se faisait au lavoir municipal, à l’aide d’un battoir et d’une brosse, avec un peu de savon et quelques cendres. Dans bien des cas, il fallait se rendre dans un autre village pour laver le linge de temps à autre. Le lavage était alors une tâche éprouvante et un luxe. Mais c’était sans compter sur l’initiative de quelques inventeurs et entrepreneurs hors-pair. Retour sur le formidable cheminement d’un appareil électroménager qui fait aujourd’hui partie de notre quotidien. 

1767

L’allemand Jacob Christian Schäffer invente la machine à laver. Ce scientifique était un touche-à-tout.

histoire machine à laver

Jacob Christian Schäffer

Détenteur d’un titre de docteur en philosophie et en théologie, membre de nombreuses sociétés savantes dont l’Académie des sciences de Paris, Jacob Christian Schäffer a proposé un manuel de botanique destiné aux pharmaciens et médecins, proposer de nouvelles méthodes de classification ornithologique et menées des travaux importants en mycologie et en entomologie, ainsi que des expériences sur l’optique et l’électricité. En 1786, Goethe en personne visita le cabinet de curiosités de ce grand savant.

1797 

Le 31 mars de cette année-là, l’américain Nathaniel Briggs dépose le premier brevet de machine à laver.

1830  

Apparition des toutes premières machines à laver mécanique en Angleterre.

1843 

L’américain John E. Turnbul invente la laveuse à rouleaux.

1851

James King dépose un brevet pour la première machine à tambour. Ce modèle reste toutefois mécanique et le moteur s’actionne encore à l’aide d’une manivelle. Néanmoins, l’effort physique est moindre.

1861 

A la machine de James King, on associe une essoreuse, ce qui facilite d’autant le lavage.

1870 

Le français François Proust propose un prototype de lessiveuse à double fond plus hygiénique : la vapeur stérilise le linge. Mais tous les tissus ne supportent pas un tel traitement.

1898 

Le fabricant français Flandria commercialise la « Barboteuse ». Grâce à ces machines à laver manuelles, les ménages pouvaient laver leur linge à la maison, dans des conditions beaucoup plus confortables qu’à l’époque des lavoirs.

Il fallait d’abord faire bouillir le linge dans une lessiveuse. La lessive était souvent élaborée avec des cendres de bois (naturellement riches en potasse, elles servaient de détergent et masquaient les odeurs). On introduisait ensuite le linge dans la machine, avant d’actionner le volant : le mouvement alternatif brassait le linge dans les deux sens, puis l’eau sale était évacuée par un bec dans le caniveau.

1901

L’ingénieur américain Alva John Fisher est souvent considéré comme l’inventeur de la première machine électrique. Mais au moins un brevet fut déposé avant le sien, pour un modèle de machine électrique. Néanmoins, l’identité de l’inventeur reste à ce jour inconnue. Les cuves en bois sont remplacés par des cuves en métal.

1907

La Hurley Electric Laundry Equipment Company lance « Thor », la première machine à laver électrique à avoir été commercialisé suivant le prototype d’Alva J. Fisher (breveté en 1910) : le tambour est actionné par un moteur électrique. Sur les premiers modèles, ce moteur n’était pas étanche et des court-circuit se produisaient assez souvent : la machine était donc potentiellement dangereuse. En outre, la machine n’essorait pas le linge.

1908

Joe Barlow et John Seeling fondent la Barlow & Seeling Manufacturing, plus tard Speed Queen, aujourd’hui leader mondial de la blanchisserie industrielle et des laveries libre-service, reconnu pour l’incroyable durée de vie de ses lave-linge professionnels.

1911machine à laver histoire

La Barlow & Seeling Manufacturing améliore les lave-linge électriques, les rendent plus sûrs et plus performants, puis commercialise son propre modèle.

1915

Speed Queen introduit sur le marché la première essoreuse multidirectionnelle.

1920

Le moteur électrique devient étanche et fonctionne à deux vitesses : lente pour le lavage, plus rapide pour l’essorage. Présentée à la foire de Paris, cette machine à laver suscite un vif intérêt.

1927

La première machine à essorage incorporé naît. Les ventes de machines à laver électriques atteignent bientôt les 913 000 unités aux Etats-Unis.

1929

Les premières machines à laver françaises se commercialisent : elles intègrent la fonction d’essorage.

1937

L’américain John Chamberlain invente pour le compte de la Bendix Aviation Corporation une machine multifonctionnelle qui assure le lavage, le rinçage et l’essorage en un seul et même cycle. Un brevet est déposé la même année pour ce modèle, considéré comme la première machine à laver automatique.

1940

Sur les 25 000 000 de maisons américaines connectées au réseau électrique, 60% possédaient une machine à laver électrique et la plupart de ces ménages possédaient une essoreuse électrique.

1941évolution de la machine à laver

Pour soutenir l’effort de guerre, Speed Queen interrompt sa production de machines à laver professionnelles. L’état américain autorise cependant les fabricants à poursuivre leur activité de recherche et développement sur l’automatisation des machines.

Démocratisation des lave-linge

La machine à laver automatique réalise toutes les opérations de lavage sans intervention manuelle :

  • Un programmateur lance la machine
  • Un pressostat et une électrovanne coupent l’arrivée d’eau une fois la cuve remplie
  • Un thermostat contrôle la température
  • Un minuteur contrôle la durée des opérations

Mais les machines à laver automatiques, encore récentes au début des années 50, coûtent cher et sont d’abord l’apanage des laveries libre-service. Rares sont les ménages qui peuvent en acquérir. Les laveries automatiques se multiplient dans toutes les grandes villes américaines et européennes au cours des années 50 et 60.

Les modèles de machines se perfectionnent, intègrent la force centrifuge pour essorer le linge et disposent de cycles de lavage programmés (un programme de lavage pour chaque type de linge ; pour la laine, il faudra attendre 1997).

Les années 60machine-a-laver-laverie-automatique

Les marques de lave-linge domestique commencent à faire de la publicité autour de leurs produits. En 1967, 44% des ménages français disposaient d’une machine domestique. 10 ans plus tard, 74% des foyers français en disposaient.

Les années 80

A partir des années 80, les machines intègrent des composants électroniques miniaturisés (microprocesseurs, mémoire RAM…) et consomment de moins en moins d’eau et d’électricité, dans un souci de préservation environnementale.

Les machines aujourd’hui

De nos jours, les machines à laver proposent des dizaines de cycles de lavage et de niveaux d’eau, programmables en amont ou pendant la lessive. Les lave-linge professionnels Speed Queen – destinés aux buanderies industrielles (hôtels, hôpitaux, résidences…) et aux laveries automatiques – sont à la pointe de la performance.

Ces machines réduisent chaque jour la consommation d’eau et d’énergie, préservent les qualités propres du linge qu’elles lavent en des temps record grâce à une vitesse d’essorage de force G.

Histoire des laveries libre-service

Des premières laverie libre-service aux nouvelles générations de laveries

Les laveries automatiques connurent un boom dans les années 50 et 60, quand les lave-linges étaient trop chers pour la majorité des foyers. Dès les années 70, on assiste néanmoins à une démocratisation de la machine à laver : elle entre dans les ménages. Certaines familles ayant même une salle dédiée au lavage : la buanderie, à ne pas confondre avec la blanchisserie, terme plutôt utilisé dans le milieu professionnel.

Est-ce à dire que la laverie automatique n’a fait que perdre du terrain depuis ? Pas tellement, car les laveries ne se sont jamais aussi bien portées !

Comment expliquer aujourd’hui le succès des laveries libre-service ?

Précisons d’abord que tous les foyers n’ont pas la place ou les moyens financiers d’installer un lave-linge. Les utilisateurs de laveries sont d’abord des personnes qui n’ont pas de machine à laver. Ce sont aussi des personnes qui doivent laver de grandes pièces, autrement dit du linge qui ne peut être lavé dans une machine domestique : couettes, rideaux etc.

laverie automatique Speed Queen

En outre, certaines personnes font le choix délibéré de ne pas investir dans une machine domestique pour au moins deux raisons :

1. Gain d’argent: en une seule lessive, vous pouvez laver 18 kg de linge dans une laverie, contre 5 ou 7 kg avec une machine domestique.

2. Gain de temps: en une heure de temps seulement, vous bénéficiez d’un nettoyage professionnel, séchage inclus.

Toutes ces raisons expliquent le succès des laveries, sans compter que la clientèle n’est pas seulement estudiantine, bien au contraire : quand on entre dans une laverie libre-service, on croise des gens de tous les âges et de toutes les classes sociales.

La laverie contemporaine ne se contente d’ailleurs plus de proposer des services de lavage-séchage, elle devient un lieu chaleureux qui participe à la mixité sociale du quartier où elle est implantée.

De nouveaux concepts de laverie

Tout comme les lavoirs d’autrefois, les laveries sont en passent de jouer un rôle social d’envergure, en devenant des lieux de rencontres. Les cafés laveries et les librairies laveries sont des concepts qui séduisent toujours plus les citadins. Des concerts sont organisés dans des laveries automatiques, ce qui n’est pas sans rappeler les chants qu’entonnaient les lavandières dans les lavoirs.

Cette nouvelle identité explique aussi la multiplication des laveries à l’échelle nationale et internationale.

Ouvrir sa laverie en franchise

La France est aujourd’hui le pays européen où le poids économique de la franchise est le plus important. Au niveau mondial, la France se classe 3ème. Devenir franchisé permet de bénéficier d’un concept commerciale éprouvé et d’outils de gestions.

laverie libre service speed queen

Une laverie automatique Speed Queen

La laverie automatique fait partie de ces concepts qui marchent, et ce pour deux raisons :

  • La clientèle est variée et constante pour des raisons expliquées plus haut
  • Le franchisé fait un investissement raisonnable et rentable*

*Bien sûr, l’emplacement de la laverie est décisif. La majorité des clients s’y rendent à pied et le rayonnement d’une laverie se limite au voisinage. Il faut donc choisir une rue fréquentée et commerçante.

A une époque où l’entrepreneuriat est mis en avant et où tout le monde (ou presque) rêve d’ouvrir son propre commerce, la laverie automatique a su se faire une place de choix au panthéon des petites entreprises qui marchent, au même titre que les food trucks ou les concepts stores.